jeudi 12 novembre 2015

Haiku et écrire à la méthode de Zola ( Aubin Gady)



Haïku
Les toits enneigés
Quelques arbres décharnés
Des cheminées fument


La visiteuse

La rue s’ouvrait devant elle, étroite et sombre. Tout était silencieux. Les ruelles étaient désertes. Il neigeait, et une fine pellicule blanche avait recouvert les pavés inégaux et fangeux. La peste avait fait des ravages, décimant des centaines de personnes. La ville était l’ombre d’elle-même, depuis que les portes avaient été fermées. Seuls pouvaient sortir les chariots, emmenant avec eux leur charge de cadavres, destinés à être brûlés.

Elle remonta la rue, et s’arrêta pour regarder les maisons autour d’elle.  Les bâtiments les plus riches étaient en bas ; ici, vivaient dans la misère des artisans modestes, avec leurs familles. Elle s’arrêta devant une maison étroite, très haute cependant. Le crépi ne suffisait pas à masquer les lézardes, et les colombages étaient pourris. Pour toutes fenêtres, il n’y avait que quelques ouvertures étroites et sombres. La toiture tombait en ruine, et de la mousse recouvrait la plupart des tuiles. Elle entra. La pièce dans laquelle elle se trouvait était très modeste. Il n’y avait pour mobilier qu’une table vétuste, un banc, un coffre et un crucifix. La lumière très faible provenait d’une bougie dont la flamme vacillante semblait prête à s’éteindre. Elle ne l’avait d’abord pas remarqué, mais dans un coin retiré de la pièce, il y avait un vieillard. Il grelottait, malgré la couverture sale qu’il s’était glissé sur le corps. Il ouvrit de grands yeux lorsqu’il la vit. Elle s’approcha. La mort avait choisi sa victime…

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