Haïku
Les toits enneigés
Quelques arbres décharnés
Des cheminées fument
Quelques arbres décharnés
Des cheminées fument
La visiteuse
La rue
s’ouvrait devant elle, étroite et sombre. Tout était silencieux. Les ruelles
étaient désertes. Il neigeait, et une fine pellicule blanche avait recouvert
les pavés inégaux et fangeux. La peste avait fait des ravages, décimant des
centaines de personnes. La ville était l’ombre d’elle-même, depuis que les
portes avaient été fermées. Seuls pouvaient sortir les chariots, emmenant avec
eux leur charge de cadavres, destinés à être brûlés.
Elle remonta
la rue, et s’arrêta pour regarder les maisons autour d’elle. Les bâtiments les plus riches étaient en
bas ; ici, vivaient dans la misère des artisans modestes, avec leurs
familles. Elle s’arrêta devant une maison étroite, très haute cependant. Le
crépi ne suffisait pas à masquer les lézardes, et les colombages étaient
pourris. Pour toutes fenêtres, il n’y avait que quelques ouvertures étroites et
sombres. La toiture tombait en ruine, et de la mousse recouvrait la plupart des
tuiles. Elle entra. La pièce dans laquelle elle se trouvait était très modeste.
Il n’y avait pour mobilier qu’une table vétuste, un banc, un coffre et un
crucifix. La lumière très faible provenait d’une bougie dont la flamme
vacillante semblait prête à s’éteindre. Elle ne l’avait d’abord pas remarqué,
mais dans un coin retiré de la pièce, il y avait un vieillard. Il grelottait,
malgré la couverture sale qu’il s’était glissé sur le corps. Il ouvrit de
grands yeux lorsqu’il la vit. Elle s’approcha. La mort avait choisi sa victime…
Très beau texte Aubin, félicitations !
RépondreSupprimerUn très bon travail Aubin !
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