EAC prison-Séance 2 avec classe S et P du lycée Bonaparte
Rappel des objectifs du projet EAC :
-
Etudier un bâtiment.
-
Comprendre la vie des prisonniers à travers les traces, les graffitis de
différentes époques.
-
Etudier les documents conservés aux archives : ex : les punitions
suites aux dégradations diverses ou aux manquements au règlement (danser en
sabots, chanter, communiquer avec une détenue...).
-
Faire une restitution de ce travail.
Le
début de la séance a commencé par un échange avec Théophile Lavault (chercheur,
docteur en philosophie) sur ce que les élèves ont retenu de la visite de la
prison et des cachots sous le palais de justice réalisée le 16 octobre dernier.
Il
s’en est suivi une réflexion sur la punition au cours des siècles (pourquoi,
comment), l’enfermement, ses raisons et ses objectifs.
Ø Déroulé de la première heure :
Rappel
de ce qui a été vu la dernière fois (bonne mémoire des élèves), du ressenti
etc…
*La
prison post-révolutionnaire est constituée de 2 cachots, d’une cour, une
chapelle et présente une capacité de 80 prisonniers mélangés, homme, femme.
*La
prison panoptique est circulaire avec un modèle cellulaire avec cellule
d’isolement.
Les
prisonniers n’ont pas de contact avec les autres mais très vite il y a eu un surpeuplement
rapide et on est revenu à la situation du cachot.
Le
terme « panoptique » fait penser à « panorama » càd à un ensemble
des choses vues à 360°.
Les
cellules ont une forme en éventail avec un gardien au milieu. : Ce n’est
plus le gardien qui surveille mais on passe à un modèle d’auto-surveillance (on
se sait, on se sent surveillé). On peut comparer ce système à de la vidéosurveillance
(souvent les caméras ne fonctionnent pas mais on ne le sait pas et c’est ce qui
change notre comportement).
Cette
prison avait deux particularités :
-La chaufferie : une prison modèle de
confort (chauffage central). Mais attention, il y a un écart entre la théorie,
ce qu’on croit et la réalité. Dès 1910,
des rapports de la commission de surveillance que la chaudière ne fonctionne
plus. Tout comme les toilettes qui sont rapidement bouchées.
-Les
espaces de promenade : Les préaux ne seront presque pas utilisés car trop
dangereux (on peut s’évader en passant par-dessus le mur, le couloir d’accès
est un vrai coupe gorge et il y a des infiltrations, ). On va rapidement
utiliser la cour située entre le palais de justice et la prison comme cour de
promenade et d’ateliers (sabots à sangler et cannes en bois de parapluies
Neyrat).
Aujourd’hui,
les prisons actuelles sont au milieu de nulle part en campagne. La prison d’Autun
était en plein centre-ville.
Ensuite,
ont été abordées les notions de bien de mal, de morale, de non-respect du
droit :
Aujourd’hui et depuis la Révolution, on va en
prison quand on n’a pas respecté le code pénal : punition, redressement,
privation de liberté d’aller et venir, rééducation.
-Avant
la Révolution, les cachots sont des lieux de dépôts (l’enfermement n’est pas la
peine, mais le supplice).
-Après la Révolution, il n’y a pas de bien ou
de mal ou de morale chrétienne qui envoie en prison : on va en prison
quand on n’a pas respecté le code pénal.
On peut tuer ou être martyrisé en marquant le
corps de l’empreinte de la peine (fer rouge pour les bagnards, main coupée pour
les voleurs). On prive de liberté, on surveille pour punir (ex : les peines
de relégation, de déportation ou le bagne au 19e).
Il
y a toujours une incohérence entre la réhabilitation et la réinsertion à la vie
sociale en privant les gens de lien social !
Le
philosophe Michel Foucault va s’intéresser à cela (depuis l’institutionnalisation
de la prison au 19e).
Il
faut noter aussi que les lieux d’enfermement existent depuis le 17e
(pour les malades, les indigents, les prostituées, les enfants abandonnés)
qu’on appelle des asiles ou des hôpitaux.
Le
pouvoir disciplinaire apparait dans les conseils de disciplines ou les
règlements intérieurs que ce soit dans les prisons mais aussi les écoles, les
lycées, les entreprises… pas avec le même durcissement bien entendu.
C’est ainsi que M.Foucault compare différentes
institutions :
-Ecole.
-Prison.
-Caserne.
Les règles, la discipline, les dispositions
dans l’ensemble, les contacts entre les personnes…
Ces
trois lieux sont conçus pour se normaliser en contraignant les corps afin de
produire du travail ou de la connaissance.
Ø Déroulé de la deuxième heure :
A
2 groupes en alternance, ont été présentées :
-
les techniques photographiques avec Coline Parizot (lumière, vitesse), prise en main des
appareils. Coline avait apporté des clichés de photographes célèbres.
-
la scénographie, comment mettre en scène des photos avec Juliette Lavault,
architecte. Explication sur les portes utilisées, le combing painting…
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