samedi 12 avril 2025

Vendredi 11 avril. Conférence de Nicolas Tisserand sur le contexte de la découverte du vase diatrète.

 Nicolas Tisserand, archéologue de l’INRAP (institut national de recherches archéologiques préventives) a reçu hier la classe Sciences et Patrimoine et deux classes du Saint Sacrement engagées dans l’EAC « Musée hors des murs ».

Depuis 3 ans, Nicolas Tisserand est directeur adjoint de l’INRAP Bourgogne Franche-Comté.

Né à Dijon, après des études de commerce, il a bifurqué vers l’archéologie, sensibilisé très jeune au patrimoine par son père.

Il a indiqué aux élèves que l’archéologie est plurielle dans son recrutement et multi chronologiste.

Il existe 3000 archéologues en France dont 2000 font partie de l’INRAP.

Il a indiqué aux élèves qu’il existe deux types d’archéologie :

-Préventive : L’archéologie préventive a pour objectif d’assurer la détection et l’étude scientifique des vestiges susceptibles d’être détruits par des travaux liés à l’aménagement du territoire. Les archéologues de l’Inrap interviennent ainsi, sur décision de l’État, pour sauvegarder le patrimoine archéologique.

-Programmée : À la différence de l’archéologie préventive, la recherche archéologique programmée s’intéresse à des sites archéologiques qui ne sont pas menacés de destruction, mais dont l’étude constitue un enjeu important pour enrichir les connaissances sur une période et une thématique donnée (exemple : fouilles de la Genetoye, fouille à Bibracte).

Nicolas Tisserand a ensuite expliqué aux élèves dans quelles circonstances le vase diatrète a été retrouvé.

Connue depuis toujours par des textes et la conservation de certains monuments, la nécropole de Saint-Pierre-l’Estrier est réputée pour avoir abrité au IIIe siècle de notre ère les tombes des premiers chrétiens d’Autun. Elle accueillait les évêques mais aussi la population plus classique de l’antique Augustodunum. Pour la première fois, en 2020, une fouille de grande ampleur, réalisée sur l’aire funéraire par l’Inrap en collaboration avec le Service Archéologique de la Ville d’Autun, a permis la mise au jour de plus de 230 tombes.

La nécropole présentait de nombreuses méthodes d’inhumation différentes.

Un sarcophage de pierre a livré un remarquable vase « diatrète », daté du IVe siècle de notre ère. 

Un vase diatrète est un type de vase en verre ouvragé de la fin de l'époque romaine, autour du IVe siècle, considéré comme l'aboutissement des réalisations romaines dans la technique du verre. Il existe qu’une dizaine de vases diatrètes entiers dans le monde.

Le vase est un petit bol de 15 cm de diamètre pour une hauteur de 12,6 cm. Il comporte une inscription latine « VIVAS FELICITER » (Vivre heureux) . 

Il contenait un mélange d’huile, de diverses plantes et fleurs ainsi que d’ambre gris très rare (concrétion intestinale de cachalot).

Complet mais très fragmenté, le vase diatrète retrouvé Saint-Pierre-l’Estrier a été confié au Römisch-Germanisches Zentralmuseum à Mayence (Allemagne) et a été restauré par Katja Broschat, spécialiste dans ce type de restauration.










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