samedi 25 février 2023

Compte-rendu de l'intervention d'Eric Dessons et Sabine Caumont.3 Février 2023

 

Le vendredi 3 février 2023, Sabine Caumont et Eric Dessons  du CRMH (centre régional des monuments historiques dépendant de la DRAC) sont intervenus au sein de la classe Science et Patrimoine pour faire le point sur la restauration de la grille du lycée Bonaparte et son histoire.

Sabine Caumont a commencé à expliquer quels étaient les critères de classement des monuments. Un monument historique est une construction préservée par l’administration, car elle présente un réel intérêt dans le domaine de l’art, de l’architecture ou de l’histoire. Ainsi elle ne peut être menacée de destruction et est au contraire entretenue. La notion de monument historique apparaît durant le siècle des Lumières. Le premier archéologue a parlé de notion de « monument historique » sur un monument officiel est Aubin Louis Millin de Grandmaison en 1790.

Aujourd’hui le vandalisme est un acte sanctionné par la loi pourtant auparavant personne ne s’en rendait alors compte. C’est grâce à l’abbé Henri Grégoire qu’il y a eu une prise de conscience sur cette destruction d’édifice durant la révolution française. Cela a permis alors de créer les premiers musées. .
En 1840 la première liste de monuments historiques de Saône et Loire est dressée. Sur les 9 monuments classés monuments historiques, cinq appartiennent à la ville d’Autun dont quatre sont des monuments antiques. Le musée Chancelier Rolin d’Autun a failli être démoli en 1877 mais il a été classé monument historique pour la tour qui le compose. Le fait d’être classé monument historique lui a permis de ne pas être détruit.

C’est l’état qui aide pour le financement des restaurations notamment pour celle de la grille du Lycée Bonaparte datant de 1712. Elle a été classée monument historique en 1911 à la demande de la ville d’Autun afin d’engager des restaurations. Avant de parler de cette grille, parlons de l’histoire du lycée qui avant était un collège construit par l’ordre des jésuites entre 1709 et 1731. Puis il a été décidé d’en faire un lycée. La chapelle à côté du lycée était alors en mauvais état et a été classée monument historique pour pouvoir la rénover. Après cela toutes façades et toitures bornant le lycée avec la cour d’honneur mais aussi celles du champ de mars sont devenues monument historique. La grille du lycée Bonaparte témoigne d’une certaine richesse. C’est pour cela que les élèves qui étaient dans ce collège montraient une certaine richesse. Elle est de  différents styles mais surtout  style Louis XV. Sur cette grille, les ornements ne sont pas choisis au hasard. Les ornements font référence à l’ancienne école. Par exemple, la sphère armillaire représente le système scolaire, la lyre représente le dieu Apollon et donc la musique...

Monsieur Dessons explique alors que pour la restauration de la grille plusieurs acteurs interviennent :  un architecte en chef, un maitre d’ouvrage, maître d’œuvre, des artisans, et bien sûr le CRMH. Le maitre d’œuvre est intervenu pour faire un diagnostic de l’état sanitaire mais aussi de l’idée de conservation ou de restauration des problèmes. Il a aussi fixé un prix qui était de 500 000 euros. Or aujourd’hui, avec toutes les restaurations finalement réalisées le prix a augmenté. Grace aux nouvelles technologies, cette grille a été scannée avec des drones. Après que la grille ait été retirée , elle a eté livrée au ferronnier d’art qui lui a réparé, fabriqué tout ce qui est métal. Il utilise des techniques anciennes. Puis la grille a été apportée chez le dinandier qui lui s’est occupé de la remise en forme des pièces à l’aide de l’emboutissage et la reteinte. Et enfin elle sera livrée au doreur qui lui effectuera les dernières retouches dorées. Tout ce travail est très long et s’étale sous plusieurs années puisqu’elle a été démontée au printemps 2021. Aujourd’hui, la grille est encore en cours de restauration. Il y a eu plus de problèmes que prévu notamment un problème de corrosion soulevant de nouvelles interrogations : faut-il conserver ou remplacer certains éléments trop abimés. Tous les intervenants doivent gérer les coûts pour éviter une explosion de prix mais aussi les imprévus. Actuellement la grille est en partie stockée dans la région de Rouen. Cette absence de plus de deux ans se fait longue. A quand son retour ?

 

 

Constance Gady et Augustine Priest



 

 

 

 

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