Rencontre avec Mme Françoise Auger-Feige, restauratrice.
Ce vendredi 20 janvier 2023, la classe s’est rendue dans l’ancien palais de justice pour rencontrer la restauratrice Françoise Auger-Feige.
*Le métier de restaurateur :
Mme Auger-Feige nous a d’abord parlé de la formation et des différents aspects qu’implique ce métier : le parcours scolaire nécessite de faire un master 2 en histoire de l’art. C’est un métier libéral qui répond aux marchés publics et aux demandes des musées de France.
En effet, le restaurateur propose différents devis aux musées et il peut être en concurrence avec ses collègues. Par la suite, il a un cahier des charges à respecter et choisit les techniques pour la conservation de l’œuvre. La démarche à suivre passe par les étapes : Hypothèse, Diagnostic et Proposition de traitement. Cela demande d’être plutôt observateur.
Ce travail mêle donc le côté historique avec un aspect scientifique et expérimental. Il y a aussi une bonne connaissance des phénomènes physiques et chimiques à avoir pour ralentir les dégradations de l’œuvre.
Pour le musée Rolin, Mme Auger-Feige a avec trois autres collègues en charge une soixantaine œuvres.
*Le chantier des collections du Musée Rolin :
Concernant maintenant le chantier des collections, nous avons appris que c’est l’un des rares moments où tous les corps de métiers du musée travaillent ensemble. Les enjeux sont de déménager les collections, sans les abîmer afin de les retrouver dans le même état qu’au départ.
« C’est donc plus de la conservation que de la restauration », nous explique Mme Auger-Feige.
Dans un premier temps, il faut traiter chaque œuvre et remplir une fiche d’identité sur une base de données et renseigner son numéro d’inventaire. (Très important : il comprend la date, l’année, le nombre d’objets similaires dans la même année et il peut également y avoir des variantes locales). Ensuite, il faut se focaliser sur la collection elle-même et enfin prendre en compte l’environnement, la logistique et le stockage/rangement. Cependant, le musée a préalablement fait un constat que le restaurateur vient préciser. Durant le chantier, des assurances spécialisées dans le transport des tableaux et sculptures couvrent le déplacement des pièces de la collection.
*Peintres et histoire de l’art :
Maintenant un peu d’histoire : Les musées ont été créés à partir de la Révolution Française de 1789 et les premiers numéros d’inventaires apparaissent au XIXeme siècle. Ces numéros ont permis de recenser les œuvres d’arts, convoitées de tout temps par des malfrats. Par ailleurs leurs prix ont varié au cours des siècles, c’est pourquoi L’UNESCO a donc mis en place une convention en 1975 pour limiter ces vols. Toujours au XIXème siècle, les peintres vivaient grâce aux académies qui passaient des commandes royales et aux salons des aristocrates. Des concours sont aussi organisés et permettent de subventionner les artistes gagnants. À cette époque les peintures occidentales se font en majorité sur toile avec un châssis de bois à l’arrière mais il existe d’autres techniques comme la peinture sur bois, cuivre, ivoire, écorce ou papier.
*Techniques de conservation :
L’une des techniques de conservation fréquemment utilisée est la conservation par le froid à -30°C ou par le chaud entre 45 à 50°C pour tuer les insectes et champignons, selon leur taux d’infestation (à partir de 10%). Cependant ces processus ne sont pas possibles pour tous les types de peintures qui ne les supportent pas de la même manière. Il faut en général deux heures pour faire l’état des lieux des tableaux grands formats et environ 25 minutes pour les petits.
Mme Auger- Feige a ensuite sorti sont kit de restauration, une lampe spéciale UV et ses lunettes loupes pour nous montrer les défauts d’un tableau, les différentes couches de peintures, parfois jaunies avec le temps et elle est intervenue sur une fissure.
C’était une sortie très intéressante !
Séville JACQUOT/ Hasmik PETROSYAN photos : Victória ROCHA
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